En fait, c’est assez simple, il suffit de regarder de plus près cette communauté de sportifs pour comprendre...

Il y a ceux qui m’ont accueilli lorsque je suis arrivé en 1988...Il m’ont accepté dans leur cercle et m’ont fait partager de grandes émotions sous l’eau comme dessus. Je nageais à peine une longueur de piscine et ne restais pas plus de dix secondes en apnée. Le pire sans doute, c’est que je consommais autant d’air en plongée qui si j’étais en train de faire une séance intensive d’aérobic. Malgré cela, ils ont tous accepté de plonger avec moi...même si j’avais un mal de mer d’un autre monde dès que je montais sur un bateau ! Fallait-il qu’ils soient sympa...

Il y a ceux qui sont devenus plongeurs Niveau II en même temps que moi...Nous partageons de véritables secrets subaquatiques, la plupart inavouables. C’est là par exemple que sur les trois plongeurs que comptait notre palanquée, chacun indiquait un cap différent alors que nous avions tous pour objectif de regagner la plage au plus vite. C’est là encore que j’ai inventé le signe « Toi, tu n’as plus d’air » à un coéquipier qui me prêtait généreusement son détendeur en échange d’embout alors que j’étais en panne d’air...Bref, je garde les autres anecdotes pour les soirées d’hivers !

Il y a ceux qui sont devenus plongeurs Niveau III en même temps que moi...Il nous en a fallu du temps pour comprendre que lorsqu’on se trouve à une profondeur de 40 mètres et qu’un coéquipier nous fait le signe « OK » avec le tuba en bouche, il faut envisager une narcose, ou que lorsqu’on nous montre les galipettes avant puis arrière, il n’est pas nécessaire de les faire à notre tour pour prouver qu’on est bien...

Il y a ceux qui plongent plus de cent fois dans l’année, ceux qui plongent quand ils peuvent, ceux qui plongent quand ils ont l’autorisation de leur compagne ou de leurs enfants. Il y a ceux qui plongent rarement, pour les grandes occasions, en particulier pour les « tas de plongeurs » - empilement sous l’eau de tous les plongeurs présents sur le site avec dégustation de cidre - particularité de la maison !

Il y a ceux qui, comme moi, ont le mal de mer...pas le petit mal de mer. Non ! Le vrai, le gros, celui qui rend d’abord crème, puis jaune, puis gris, puis blanc et enfin vert ou bleu selon les personnes. Le mal de mer qui nous prend parfois très tôt, en voyant le bateau depuis le parking du port, ou plus tard en mettant le pied à bord. S’il n’est pas complètement arrivé après quelques minutes de navigation, on peut se croire tiré d’affaire, et c’est là que le capitaine jette l’ancre, inverse les moteurs et nous fait profiter d’une atmosphère saturée en gasoil, au moment même ou la cagoule de la combi nous étouffe et où la houle est telle qu’on a l’impression d’attendre le feu vert pour sauter assis sur une balançoire géante. Je laisse à chacun imaginer les conséquences...mais sachez que la réalité est encore pire !

Il y a ceux qui n’ont jamais le mal de mer...je les hais !

Il y a ceux qui n’ont jamais froid...Quelle chance ! Alors que d’autres vibrent à environ dix Hertz dans l’eau chauffée de la piscine. Ils tremblent si fort qu’on a peur qu’ils se fassent une luxation. Parfois on a même l’impression de discerner un signe de plongée qui serait la traduction d’un signe connu mais avec un bégayement en plus.

Il y a ceux qui nagent...avec palmes, sans palmes, sans les jambes, sans les bras, ils ont tout essayé ! Ils ont une forme d’enfer et acceptent toujours un « petit mille » de plus (1000 mètres), juste pour accompagner un copain.

Il y a ceux qui s’orientent parfaitement et qui ressortent au centimètre près à l’endroit où ils voulaient et il y a ceux qui prennent plein nord quand il aurait fallu prendre plein sud. Il m’est arrivé de penser avoir découvert une nouvelle épave après de longues minutes d’errance pour finalement comprendre que j’avais trouvé par hasard l’épave que je visitais à chaque plongée !

Il y a ceux qui nous offrent leurs compétences en photo et en bio marine. Grâce à eux, on peut ramener des photos-souvenirs de ce que l’on a vu dessous. Grâce à eux, on ne dit plus : « tu as vu la grosse loche orange à côté des fleurs vertes » mais « tu as vu le pleurobranche orange à côté des Corynactis vertes ». Grâce à eux, on trouve les fonds encore plus beaux qu’avant !

Il y a ceux qui encadrent, tout simplement, avec sérieux et compétence.

Il y a des plongeurs de tous les horizons...des étudiants à l’université évidemment, mais aussi des anciens étudiants, ou d’autres encore qui ne l’ont jamais été. Il y a tout depuis les mineurs jusqu’aux grands-parents. Les conflits de génération se règlent par une séance de PMT et les plus jeunes ont rarement le dessus.

En particulier, il y en a un qui est arrivé un peu tard... disons pour être gentil qu’il avait un peu plus du double de l’âge des autres. Il a passé pas mal de semaines à boire des litres d’eau chlorée à la piscine à chaque entraînement pour finalement s’entendre dire que, certes il avait validé son Niveau I mais qu’il serait bon de le revalider une seconde fois, histoire d’être tranquille... Il a tout accepté de ces jeunes étudiants exigeants et élitistes ! Il est aujourd’hui notre mascotte, affublé de surnoms qui en disent long tels que Toutankhamon ou Belphégor.

Il y a ceux qui arrivent toujours en retard, parfois même après la marée ! Il y a les distraits qui se rendent au Cap Ferret alors que la plongée est à Arcachon... Il y a ceux qui oublient leurs palmes, leur ceinture de plomb, ou leur stab. Il y a ceux qui ont tout mais qui perdent pas mal de choses sous l’eau.

Il y a ceux qui fabriquent toujours de nouveaux phares de plongée...certains ne prenant pas l’eau !

Il y a ceux qui font en plus les comptes, les inscriptions, la maintenance, la logistique...Ils sont bénévoles mais très pro et très efficaces. Une équipe de choc ! Et parmi eux, il y a notre Web Master qui nous offre ce superbe site que je trouve très utile.

Bref, il y en a plein d’autres, ils sont tous différents mais je me retrouve dans chacun d’eux ! Voilà pourquoi je me réjouis d’être le Président de cette association qui fonctionne dans une ambiance unique !

 

Le Président